poésies des saisons 2/2  - été - textes plus difficiles

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poésies d’été page 2 - plus difficiles
sommaire

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  1. 1. Guillaume Apollinaire


    Juin
(titre proposé pour ce passage de «La Chanson du mal-aimé»)

...

Juin ton soleil ardente lyre

Brûle mes doigts endoloris

Triste et mélodieux délire

J'erre à travers mon beau Paris

Sans avoir le coeur d'y mourir


Les dimanches s'y éternisent

Et les orgues de Barbarie

Y sanglotent dans les cours grises

Les fleurs aux balcons de Paris

Penchent comme la tour de Pise.

...

Guillaume Apollinaire


  1. 2. Théodore de Banville


    L'Été


Il brille, le sauvage Été,

La poitrine pleine de roses.

Il brûle tout, hommes et choses,

Dans sa placide cruauté.


Il met le désir effronté

Sur les jeunes lèvres décloses ;

Il brille, le sauvage Été,

La poitrine pleine de roses.


Roi superbe, il plane irrité

Dans des splendeurs d'apothéoses

Sur les horizons grandioses ;

Fauve dans la blanche clarté,

Il brille, le sauvage Été.


Théodore de Banville


3. Jean-Claude Brinette


    L'Été


Un sphinx m'a dit bonjour de ses ailes de velours.

La libellule s'envole sur les berges de roseaux,

Tandis que l'alouette égrène son chant d'amour

Réveillant dame chouette qui bougonne en sursaut.


Maman chevreuil présente son fils tout tacheté

À la forêt, tandis que le roux martin-pêcheur

Donne une leçon d'envol à sa dernière couvée,

Perchée au bord du nid, elle tremble de tout son coeur!


Dans la plaine irradiée, le soleil monte au zénith,

Obligeant les animaux à chercher de l'ombre

Dédaignant la mare où les grenouilles vous invitent,

À venir les rejoindre dans les belles eaux profondes...


Une chaleur étouffante règne au milieu des terres

Quand une brise soudaine prosterne tous les blés,

Un éclair précède le grondement du tonnerre.

Un orage se prépare, il faut tout rassembler.


Soleil qui nourrit et fait grandir toutes choses,

Complice de nos vacances, tu remplis notre vie,

D'instants merveilleux qui changent la vie en rose,

Au lieu du quotidien qui trop vite resurgit.


Les plages sont désertes, c'est la fin de l'été,

Vacanciers et flâneurs sont retournés en ville:

L'âme débordant d'espaces, d'air pur, de liberté...

Premier amour, premiers baisers tendres et subtils... aimer


Jean Claude Brinette


  1. 4. François Coppée


Juin


Dans cette vie ou nous ne sommes

Que pour un temps si tôt fini,

L'instinct des oiseaux et des hommes

Sera toujours de faire un nid ;


Et d'un peu de paille ou d'argile

Tous veulent se construire, un jour,

Un humble toit, chaud et fragile,

Pour la famille et pour l'amour.


Par les yeux d'une fille d'Ève

Mon coeur profondément touché

Avait fait aussi ce doux rêve

D'un bonheur étroit et caché.


Rempli de joie et de courage,

A fonder mon nid je songeais ;

Mais un furieux vent d'orage

Vient d'emporter tous mes projets ;


Et sur mon chemin solitaire

Je vois, triste et le front courbé,

Tous mes espoirs brisés à terre

Comme les oeufs d'un nid tombé.


  1. François Coppée



  2. 5. Jean Cocteau

  3. Pour les raisons qu’on devine à la lecture, on ne propose en général ce poème que dans les grandes classes.
    Voir en page 1 les passages «plus abordables» :

  4. Batterie


  5. Soleil, je t'adore comme les sauvages,

  6. à plat ventre sur le rivage


  7. Soleil, tu vernis tes chromos,

  8. tes paniers de fruits, tes animaux.


  9. Fais-moi le corps tanné, salé ;

  10. fais ma grande douleur s'en aller.


  11. Le nègre, dont brillent les dents,

  12. est noir dehors, rose dedans.


  13. Moi je suis noir dedans et rose

  14. dehors, fais la métamorphose.


  15. Change-moi d'odeur, de couleur,

  16. comme tu as changé Hyacinthe en fleur.


  17. Fais braire la cigale en haut du pin,

  18. fais-moi sentir le four à pain.


  19. L'arbre à midi rempli de nuit

  20. la répand le soir à côté de lui.


  21. Fais-moi répandre mes mauvais rêves,

  22. soleil, boa d'Adam et d'Eve.


  23. Fais-moi un peu m'habituer,

  24. à ce qe mon pauvre ami Jean soit tué.


  25. Loterie, étage tes lots

  26. de vases, de boules, de couteaux.


  27. Tu déballes ta pacotille

  28. sur les fauves, sur les Antilles.


  29. Chez nous, sors ce que tu as de mieux,

  30. pour ne pas abîmer nos yeux.


  31. Baraque de la Goulue, manège

  32. en velours, en miroirs, en arpèges.


  33. Arrache mon mal, tire fort,

  34. charlatan au carrosse d'or.


  35. Ce que j'ai chaud ! C'est qu'il est midi.

  36. Je ne sais plus bien ce que je dis.


  37. Je n'ai plus mon ombre autour de moi

  38. soleil ! ménagerie des mois.


  39. Soleil, Buffalo Bill, Barnum,

  40. tu grises mieux que l'opium.


  41. Tu es un clown, un toréador,

  42. tu as des chaînes de montre en or.


  43. Tu es un nègre bleu qui boxe

  44. les équateurs, les équinoxes.


  45. Soleil, je supporte tes coups ;

  46. tes gros coups de poing sur mon cou.


  47. C'est encore toi que je préfère,

  48. soleil, délicieux enfer.


  49. Jean Cocteau


  50. 6. Colette (prose)

  51. Un pays que j'ai quitté

  52. J'appartiens à un pays que j'ai quitté. Tu ne peux empêcher

  53. Qu'à cette heure, si épanouie au soleil, toute une chevelure

  54. embaumée des forêts; rien ne peut empêcher, qu'à cette heure,

  55. l'herbe profonde y noie le pied des arbres d'un vert délicieux

  56. et apaisant, dont mon âme a soif.


  57. Viens, toi qui l'ignore, viens que je te dise tout bas le

  58. parfum des bois de mon pays, égale la fraise et la rose.

  59. Tu jugerais que l'automne pénètre et meurtrit le feuillage

  60. tombé, qu'une pomme trop mûre vient de choir, et tu le

  61. cherches, et tu le flaires, ici, là-bas, tout près.


  62. Et si tu passais en juin, entre les prairies fauchées, à l'heure

  63. où la lune ruisselle sur les meules rondes, tu sentirais à leur

  64. parfum s'ouvrir ton coeur, tu fermerais les yeux et tu laisserais

  65. tomber la tête lourde d'un muet soupir.


  66. Si tu arrivais, un jour d’été, dans mon pays, au fond d’un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu t’assoieais là, pour n’en plus bouger jusqu’au terme de ta vie.


  67. Si tu suivais, dans mon pays, un petit chemin que je connais, jaune et bordé de digitales d’un rose brûlant, tu croirais gravir le sentier enchanté qui mène hors de la vie…Le chant bondissant de frelons fourrés de velours t’y entraîne et bat à tes oreilles comme le sang même de ton cœur, jusqu’à la forêt, là-haut, où finit le monde…


  68. Colette

  69. 7. Charles Cros


On ne propose en général au collège que les 4 premières strophes de ce texte

L’été

à Laure Bernard

C’est l’été. Le soleil darde
Ses rayons intarissables
Sur l’étranger qui s’attarde
Au milieu des vastes sables.

Comme une liqueur subtile
Baignant l’horizon sans borne,
L’air qui du sol chaud distille
Fait trembloter le roc morne.

Le bois des arbres éclate.
Le tigre rayé, l’hyène,
Tirant leur langue écarlate,
Cherchent de l’eau dans la plaine.

Les éléphants vont en troupe,
Broyant sous leurs pieds les haies
Et soulevant de leur croupe
Les branchages des futaies.

Il n’est pas de grotte creuse
Où la chaleur ne pénètre.
Aucune vallée ombreuse
Où de l’herbe puisse naître.

Au jardin, sous un toit lisse
De bambou, Sitâ sommeille :
Une moue effleure et plisse
Parfois sa lèvre vermeille.

Sous la gaze, d’or rayée,
Où son beau corps s’enveloppe,
En s’étirant, l’ennuyée
Ouvre ses yeux d’antilope.

Mais elle attend, sous ce voile
Qui trahit sa beauté nue,
Qu’au ciel la première étoile
Annonce la nuit venue.

Déjà le soleil s’incline
Et dans la mer murmurante
Va, derrière la colline,
Mirer sa splendeur mourante.

Et la nature brûlée
Respire enfin. La nuit brune
Revêt sa robe étoilée,
Et, calme, apparaît la lune.

Charles Cros (Le coffret de santal)


  1. 8. Victor Hugo


  2. Jour de fête


  3. Aux environs de Paris

    Midi chauffe et sèche la mousse ;
    Les champs sont pleins de tambourins ;
    On voit dans une lueur douce
    Des groupes vagues et sereins.

  4. Là-bas, à l’horizon, poudroie
    Le vieux donjon de saint Louis ;
    Le soleil dans toute sa joie
    Accable les champs éblouis.

  5. L’air brûlant fait, sous ses haleines
    Sans murmures et sans échos,
    Luire en la fournaise des plaines
    La braise des coquelicots.

  6. Les brebis paissent inégales ;
    Le jour est splendide et dormant ;
    Presque pas d’ombre ; les cigales
    Chantent sous le bleu flamboiement.

  7. Voilà les avoines rentrées.
    Trêve au travail. Amis, du vin !
    Des larges tonnes éventrées
    Sort l’éclat de rire divin.

  8. Le buveur chancelle à la table
    Qui boite fraternellement.
    L’ivrogne se sent véritable ;
    Il oublie, ô clair firmament,

  9. Tout, la ligne droite, la gêne,
    La loi, le gendarme, l’effroi,
    L’ordre ; et l’échalas de Surène
    Raille le poteau de l’octroi.

  10. L’âne broute, vieux philosophe ;
    L’oreille est longue ; l’âne en rit,
    Peu troublé d’un excès d’étoffe,
    Et content si le pré fleurit.

  11. Les enfants courent par volée.
    Clichy montre, honneur aux anciens !
    Sa grande muraille étoilée
    Par la mitraille des Prussiens.

  12. La charrette roule et cahote ;
    Paris élève au loin sa voix,
    Noir chiffonnier qui dans sa hotte
    Porte le sombre tas des rois.

  13. On voit au loin les cheminées
    Et les dômes d’azur voilés ;
    Des filles passent, couronnées
    De joie et de fleurs, dans les blés.


  14. Victor Hugo (Les chansons des rues et des bois)


  15. Nuits de juin


  16. L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte

  17. La plaine verse au loin un parfum enivrant ;

  18. Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,

  19. On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.

  20. Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;

  21. Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;

  22. Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,

  23. Semble toute la nuit errer au bas du ciel.


  24. Victor Hugo (Les rayons et les ombres)


  25. Un poème de fin de saison, à proposer peut-être aux élèves à la rentrée de septembre, en prélude à l’automne :


  26. Voici que la saison décline


  27. Voici que la saison décline,

  28. L’ombre grandit, l’azur décroît,

  29. Le vent fraîchit sur la colline,

  30. L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

  31. Août contre septembre lutte ;

  32. L’océan n’a plus d’alcyon ;

  33. Chaque jour perd une minute,

  34. Chaque aurore pleure un rayon.

  35. La mouche, comme prise au piège,

  36. Est immobile à mon plafond ;

  37. Et comme un blanc flocon de neige,

  38. Petit à petit, l’été fond.


  39. Victor Hugo (Dernière gerbe)


  40. L'été à Coutances.


  41. Ah ! l'équinoxe cherche noise

  42. Au solstice, et ce juin charmant

  43. Nous offre une bise sournoise ;

  44. L'été de Neustrie est normand !


  45. Notre été chicane et querelle ;

  46. Son sourire aime à nous leurrer ;

  47. Il se, rétracte ; il tonne, il grêle ;

  48. Il pleut, manière de pleurer.


  49. Mais qu'importe ! entre deux orages,

  50. Ses rayons glissent, fiers vainqueurs,

  51. Et la pourpre est dans les nuages,

  52. Et le triomphe est dans les coeurs.


  53. Cette grande herbe est mon empire.

  54. Je suis l'amant mystérieux

  55. De l'âme obscure qui soupire

  56. Au fond des bois, au fond des cieux !


  57. Je suis roi chez les fleurs vermeilles.

  58. Quelle extase d'être mêlé

  59. Aux oiseaux, aux vents, aux abeilles,

  60. Au vague essor du monde ailé !


  61. L'arbre creux vous offre une chaise ;

  62. L'iris vous suit de son oeil bleu ;

  63. On contemple ; il semble qu'on baise

  64. Le bord de la robe de Dieu.




  65. Victor Hugo (Toute la lyre)


9. Gérard de Nerval
On ne propose en général à l’école élémentaire que le début en couleur de ce poème (voir la page 1 des textes sur l’été) :


Les papillons


I

De toutes les belles choses

Qui nous manquent en hiver,

Qu’aimez-vous mieux ? - Moi, les roses ;

- Moi, l’aspect d’un beau pré vert ;

- Moi, la moisson blondissante,

Chevelure des sillons ;

- Moi, le rossignol qui chante ;

- Et moi, les beaux papillons !

Le papillon, fleur sans tige,

Qui voltige,

Que l’on cueille en un réseau ;

Dans la nature infinie,

Harmonie

Entre la plante et l’oiseau !…

Quand revient l’été superbe,

Je m’en vais au bois tout seul :

Je m’étends dans la grande herbe,

Perdu dans ce vert linceul.

Sur ma tête renversée,

Là, chacun d’eux à son tour,

Passe comme une pensée

De poésie ou d’amour !

Voici le papillon “faune”,

Noir et jaune ;

Voici le “mars” azuré,

Agitant des étincelles

Sur ses ailes

D’un velours riche et moiré.

Voici le “vulcain” rapide,

Qui vole comme un oiseau :

Son aile noire et splendide

Porte un grand ruban ponceau.

Dieux ! le “soufré”, dans l’espace,

Comme un éclair a relui…

Mais le joyeux “nacré” passe,

Et je ne vois plus que lui !

II

Comme un éventail de soie,

Il déploie

Son manteau semé d’argent ;

Et sa robe bigarrée

Est dorée

D’un or verdâtre et changeant.

Voici le “machaon-zèbre”,

De fauve et de noir rayé ;

Le “deuil”, en habit funèbre,

Et le “miroir” bleu strié ;

Voici l’”argus”, feuille-morte,

Le “morio”, le “grand-bleu”,

Et le “paon-de-jour” qui porte

Sur chaque aile un oeil de feu !

Mais le soir brunit nos plaines ;

Les “phalènes”

Prennent leur essor bruyant,

Et les “sphinx” aux couleurs sombres,

Dans les ombres

Voltigent en tournoyant.

C’est le “grand-paon” à l’oeil rose

Dessiné sur un fond gris,

Qui ne vole qu’à nuit close,

Comme les chauves-souris ;

Le “bombice” du troëne,

Rayé de jaune et de vent,

Et le “papillon du chêne”

Qui ne meurt pas en hiver !…

Voici le “sphinx” à la tête

De squelette,

Peinte en blanc sur un fond noir,

Que le villageois redoute,

Sur sa route,

De voir voltiger le soir.

Je hais aussi les “phalènes”,

Sombres hôtes de la nuit,

Qui voltigent dans nos plaines

De sept heures à minuit ;

Mais vous, papillons que j’aime,

Légers papillons de jour,

Tout en vous est un emblème

De poésie et d’amour !

III

Malheur, papillons que j’aime,

Doux emblème,

A vous pour votre beauté !…

Un doigt, de votre corsage,

Au passage,

Froisse, hélas ! le velouté !…

Une toute jeune fille

Au coeur tendre, au doux souris,

Perçant vos coeurs d’une aiguille,

Vous contemple, l’oeil surpris :

Et vos pattes sont coupées

Par l’ongle blanc qui les mord,

Et vos antennes crispées

Dans les douleurs de la mort !…

Gérard de Nerval (Odelettes)


10. Sully Prudhomme

  1. Juin


  2. Pendant avril et mai, qui sont les plus doux mois,

  3. Les couples, enchantés par l’éther frais et rose,

  4. Ont ressenti l’amour comme une apothéose ;

  5. Ils cherchent maintenant l’ombre et la paix des bois.


  6. Ils rêvent, étendus sans mouvement, sans voix ;

  7. Les coeurs désaltérés font ensemble une pause,

  8. Se rappelant l’aveu dont un lilas fut cause

  9. Et le bonheur tremblant qu’on ne sent pas deux fois.


  10. Lors le soleil riait sous une fine écharpe,

  11. Et, comme un papillon dans les fils d’une harpe,

  12. Dans ses rayons encore un peu de neige errait.


  13. Mais aujourd’hui ses feux tombent déjà torrides,

  14. Un orageux silence emplit le ciel sans rides,

  15. Et l’amour exaucé couve un premier regret.



  16. Sully Prudhomme (Les vaines tendresses)



  17. 11. Arthur Rimbaud

  18. Sensation


  19. Par les soirs bleus d’été j’irai dans les sentiers,

  20. Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :

  21. Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

  22. Je laisserai le vent baigner ma tête nue.


  23. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :

  24. Mais l’amour infini me montera dans l’âme,

  25. Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

  26. Par la nature, heureux comme avec une femme.


  27. Arthur Rimbaud


  1. 12. Paul Verlaine


Allégorie
                   à Jules Valadon


Despotique, pesant, incolore, l'Été,

Comme un roi fainéant présidant un supplice,

S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice

Et bâille. L'homme dort loin du travail quitté.


L'alouette au matin, lasse n'a pas chanté.

Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse

Ou ride cet azur implacablement lisse

Où le silence bout dans l'immobilité.


L'âpre engourdissement a gagné les cigales

Et sur leur lit étroit de pierres inégales

Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.


Une rotation incessante de moires

Lumineuses étend ses flux et ses reflux...

Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.


Paul Verlaine ("Jadis et Naguère" - 1881)

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textes pour l’école élémentaire - maternelle, cycle 2 ou cycle 3
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  1. 1.Jean Aicart  -  La cigale

  2. 2.Max Alhau  -  Amis de toutes parts

  3. 3.Jacques Charpentreau -  L’été en conserve

  4. 4.Jocelyne Curtil -  Je me cache dans les bagages du soleil

  5. 5.Victor Hugo  -  L’été

  6. 6.Annaïk Le Léard  -  Nuit d’été

  7. 7.Jacques Madeleine  -  Là-bas

  8. 8.Stuart Merrill  -  Été

  9. 9.Cécile Perrin  -  Aube

  10. 10.Gérard de Nerval  -  Les papillons

  11. 11.Anna de Noailles  -  Chaleur

  12. 12.Leconte de L’Isle  -  Midi

  13. 13.Charles Van Lerberghe  -  Ma soeur la pluie

  14. 14.Paul Verlaine  -  Allégorie

  15. 15.Buson Yosa  -  haïku


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textes pour le cycle 3, le collège ou le lycée


  1. 1.Guillaume Apollinaire  -  Juin (La chanson du mal-aimé)

  2. 2.Théodore de Banville  -  L'Été

  3. 3.Jean-Claude Brinette  -  L'Été

  4. 4.François Coppée  -  Juin

  5. 5.Jean Cocteau -  Batterie

  6. 6.Colette  -  Un pays que j’ai quitté

  7. 7.Charles Cros -  L’été

  8. 8.Victor Hugo  -  Jour de fête ;  Nuits de juin ; Voici que la saison décline ; L’été à Coutances

  9. 9.Gérard de Nerval -  Les papillons

  10. 10.Sully Prudhomme -  Juin

  11. 11.Arthur Rimbaud Sensation

  12. 12.Paul Verlaine -  Allégorie