poésies des saisons 1/2 - été - textes pour l’élémentaire
poésies des saisons 1/2 - été - textes pour l’élémentaire
l’été
jusqu’à leur complète mise en ligne les poésies des saisons et les autres textes pour la classe restent hébergés ici :
poésies d’été
sommaire
textes pour l’école élémentaire - maternelle, cycle 2 ou cycle 3
1.Jean Aicart - La cigale
2.Max Alhau - Amis de toutes parts
3.Jacques Charpentreau - L’été en conserve
4.Jocelyne Curtil - Je me cache dans les bagages du soleil
5.Victor Hugo - L’été
6.Annaïk Le Léard - Nuit d’été
7.Jacques Madeleine - Là-bas
8.Stuart Merrill - Été
9.Cécile Perrin - Aube
10.Gérard de Nerval - Les papillons
11.Anna de Noailles - Chaleur
12.Leconte de L’Isle - Midi
13.Charles Van Lerberghe - Ma soeur la pluie
14.Paul Verlaine - Allégorie
15.Buson Yosa - haïku
retrouvez aussi les poésies sur le thème de l’été à leur ancienne adresse :
9. Cécile Perrin
Aube
Un invisible oiseau dans l'air pur a chanté.
Le ciel d'aube est d'un bleu suave et velouté.
C'est le premier oiseau qui s'éveille et qui chante.
Écoute ! les jardins sont frémissants d'attente.
Écoute ! un autre nid s'éveille, un autre nid,
Et c'est un pépiement éperdu qui jaillit.
Qui chanta le premier ? Nul ne sait. C'est l'aurore.
Comme un abricot mûr le ciel pâli se dore.
Qui chanta le premier ? Qu'importe ! On a chanté.
Et c'est un beau matin de l'immortel été.
Cécile Périn 1877-1959 ("Variations du coeur pensif" - Editions Chiberre)
10. Gérard de Nerval
On propose à l’école élémentaire seulement le début de ce poème (le premier passage couleur ou les deux couleurs suivant la difficulté) , dont on trouvera dans la deuxième page le texte intégral :
Les papillons
I
De toutes les belles choses
Qui nous manquent en hiver,
Qu’aimez-vous mieux ? - Moi, les roses ;
- Moi, l’aspect d’un beau pré vert ;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons ;
- Moi, le rossignol qui chante ;
-Et moi, les beaux papillons !
Le papillon, fleur sans tige
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau.
…
Gérard de Nerval (Odelettes)
10. Anna de Noailles
Anna de Noailles (Comtesse Anna de Noailles, 1876-1933 ) est une romancière française, mais c'est surtout par sa poésie sensible et lyrique qu'elle est connue.
On propose le texte suivant aux élèves du Cycle 2, sans la dernière strophe.
Chaleur
Tout luit, tout bleuit, tout bruit,
Le jour est brûlant comme un fruit
Que le soleil fendille et cuit.
Chaque petite feuille est chaude
Et miroite dans l’air où rôde
Comme un parfum de reine-claude.
Du soleil comme de l’eau pleut
Sur tout le pays jaune et bleu
Qui grésille et oscille un peu.
Un infini plaisir de vivre
S’élance de la forêt ivre,
Des blés roses comme du cuivre.
Anna de Noailles ("L'ombre des jours" - Editions Calmann-Lévy, 1902)
11. Leconte de L’Isle
Midi
Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu.
L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.
Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
Pacifiques enfants de la Terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.
Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.
Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,
Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.
Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux,
Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.
Mais si, désabusé des larmes et du rire,
Altéré de l'oubli de ce monde agité,
Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
Goûter une suprême et morne volupté,
Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;
Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;
Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.
Charles-Marie Leconte de Lisle - 1818-1894 ("Poésies diverses")
11. Leconte de L’Isle
Midi
Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
La Terre est assoupie en sa robe de feu.
L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.
Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
Pacifiques enfants de la Terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.
Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.
Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,
Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.
Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux,
Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.
Mais si, désabusé des larmes et du rire,
Altéré de l'oubli de ce monde agité,
Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
Goûter une suprême et morne volupté,
Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;
Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;
Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.
Charles-Marie Leconte de Lisle - 1818-1894 ("Poésies diverses")
12. Edmond Rostand
Coccinelle
Coccinelle, demoiselle
Où t'en vas-tu donc ?
Je m'en vais dans le soleil
Car c'est là qu'est ma maison.
Bonjour, bonjour, dit le soleil,
Il fait chaud et il fait bon.
Le monde est plein de merveilles
Il fait bon se lever tôt.
Edmond Rostand
14. Buson Yosa
Un haïku pour l'été :
(Avant mise en ligne sur ce site, vous trouverez d'autres haïkus d'été sur le blog lieucommun.
Ici sur le thème du paysage : Haïkus du paysage
et plus largement ici : HAÏKUS - poésies des saisons
(Photo Lieucommun - Vexin - août 2007)