Antoine  Bial

[obsessions textuelles]

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des textes de Bial
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bial ...  sa muse

Le fou de la reine

(à sa muse pour mise au point)

J'aime la rime sans raison,

C'est une drogue, un poison,

Non, je ne suis pas poète,

J' suis pouètpouèt


Mes vers ne savent pas nager

Dans les grands fonds ... pas de danger,

Là où j'ai pieds je fais trempette,

J' suis pouètpouèt


En ballade à cloche-pieds

Au royaume de papier,

Je fais tinter mes sornettes,

J' suis pouètpouèt


Touche à tout, mais touche à rien,

C'est vrai que ça sonne bien ...

Je mérite l'étiquette,

J' suis pouètpouèt


Muse, reine des sujets,

Vous êtes le seul objet

De mes petites bluettes,

J' suis pouètpouèt


Le fou du roi est un fou,

Qui passe à côté de vous,

Sans même tourner la tête,

J’suis pouètpouèt


Le fou du roi, je m'en fous

Puisque je suis fou de vous,

Et je le chante à tue-tête,

J' suis pouètpouèt


On me conduit au gibet

Pour me faire exécuter

Une ultime pirouette,

J' suis pouètpouèt


Vous allez être déçue,

Je ne serai pas pendu :

J'ai déjà perdu la tête,

J' suis pouètpouèt


Quand vous vous serez lassée

De mes propos insensés,

Jetez-moi aux oubliettes,

J' suis pouètpouèt


J'aime la rime sans raison

C'est une drogue, un poison,

J'en ai pris jusqu'à perpette

J' suis pouètpouèt


© AB

Lettre à une bipède


J'aimerais que ça vous épate,

en déchiffrant ce charabia,

d'y reconnaître un peu ma patte ;

c’est vrai que j’écris comme un chat …


J’étais tombé de la gouttière

fasciné par votre regard,

vous, la féline singulière,

moi, le petit chat de hasard.


J’aurais dû me rompre le cou,

mais vous m’avez ouvert les bras ;

c’est mon souvenir le plus doux,

notre histoire a commencé là.


Pour cet amour contre-nature,

La loi a fait une exception :

dans votre vie sans aventure,

je suis entré par affection.


Le temps trop court de nous apprendre

à ronronner des mots d’amour ;

le temps trop long à vous attendre,

à la fenêtre … et puis, ce jour …


La musique de votre pas,

celle que je connais par cœur,

vous l’avez jouée ce jour-là

accompagnée par un voleur ;


Un chat trop grand sur ses deux pieds

qui vous avait tapé dans l'œil

avec son langage châtié …

Il s'est assis dans mon fauteuil.


Contre l'amour y a rien à faire,

le coeur ignore la raison ;

j'ai repris ma vie de gouttière

sur le toit de votre maison …


Pour vous c'est de l'histoire ancienne,

Pour moi le temps ne passe pas :

depuis dix ans, je suis en peine,

dix ans, presque une vie de chat ...


J'en ai égratigné des pages,

usé mes griffes sur les toits,

c'est un cruel apprentissage

pour un vieux matou comme moi.


Au souvenir de vos caresses,

le vertige me prend parfois,

j'ai peur par pure maladresse,

de retomber entre vos bras.


Je prends ce risque, je m'avance,

au bord du toit, je vais laisser

glisser ma lettre, et si par chance

elle vous touche ...... répondez.


Dites-moi si ça vous épate,

en déchiffrant ce charabia,

d'y reconnaître un peu ma patte ;

j’écris encore comme un chat …


© AB

Écran total

À peine moi le dos tourné

vous disparaître,

et moi comment raison garder

vous raison d’être.


Vous pas comprendre la question

moi pas si bête

en moi trouvé la solution

vous dans la tête.


Vous avoir beau me menacer

me mettre en garde

moi en mémoire protégée

vous sauvegarde.

Vous dans votre réalité
croire peut-être
de moi maintenant effacée
mal me connaître.

Vous m’ignorer, chercher plus loin

un autre asile
moi de vous n’avoir plus besoin

c’est inutile.

Dans mon cinéma permanent

comme un poète

sur le réel exactement

je vous projette.

dessin de Chaval

"On ne peut pas être et avoir été"
stupide proverbe créé par Chamfort (1740-1794)

T'es trop


Y en a qui... y en a que...
y en a qu’on...
y en a... quoi !

des faut que... des faut qu’on...
des faux culs,
des faux... quoi !

des qui sont défaits quand  il faut,
des qui  font défaut quand on croit,
des qui ne font que des tracas,
des qui critiquent à tout propos.

Y en a qui... y en a que...
y en a qu’on...
y en a... quoi !

des faut que... des faut qu’on...
des faux culs,
des faux... quoi !

des qui détraquent et pas qu’un peu,
des qui trafiquent tous les mots,
qui traquent et truquent les écrits,
et nous on se rattrape à quoi ?

Y en a qui... y en a que...
y en a qu’on...
y en a... quoi !

mais toi... t’es trop.


© AB

  1. Auxiliaire de vie

  2. Je voudrais conjuguer encor’ le verbe être
    à la première des personnes du présent,
    lui murmurer du bout des lèvres qu'on peut être,
    et avoir été, exceptionnellement.

    Je voudrais conjuguer encore au temps qui passe
    le même rêve dérisoire et important,
    si les formes du verbe avoir un jour s'effacent,
    le verbe être est invariable à tous les temps.

  3. Je voudrais conjuguer encore le verbe être
    à mes personnes familières du présent,
    je suis, tu es, nous sommes, c'est ma raison d'être,
    et d'avoir été, exceptionnellement.

© AB




Deux "l" entre deux boucles rondes,

elle papillonne,

elle donne

à chaque mot qu’elle effleure

une touche de couleur.


Jamais elle ne se pose,

elle compose,

lettre à lettre, fleur à fleur,

pour le Printemps des Poètes,

la palette

des couleurs.


© AB

Le texte Privilège de l’abolition est mis à jour chaque avant-veille de lendemain de 14 juillet de chaque année depuis plus de 10 ans. Depuis 2015 il n’est plus publié ici mais continue à être modifié ailleurs.
(titre initial :
texte pour lendemain de 14 juillet) Cette année 2015 c’est pour la dernière publication ici, une version minimale.

voir ICI la page d'accueil du blog pour les curieux des versions précédentes.
Par chance pour eux, c’est définitivement indisponible ...

Rouge blanc bleu
une deux une deux
je ne suis pas
le pas
J'ai ma petite
musique
à moi

Suivre des yeux
la belle bleue
je ne vois pas
pourquoi
J'ai mon étoile
filante
à moi

dernière version : juillet 2015

Je me défile
seul dans la ville
privilégié :
j'ai aboli
le quatorze
juillet.

© AB

abolition des privilèges / privilège de l'abolition

homonymies du bonheur
(ou presque)

la vache :

le bonheur est dans le pré


la banque :

le bonheur est dans le prêt


toi et moi :

le bonheur est dans le près *

* loin des yeux près du cœur


© AB


  1. Le dernier poème *

  2. à ma muse


  3. Ma muse ne s’amuse pas des jeux de mots,

  4. Pour prendre un vers ell’ tourne pas autour du pot,

  5. Les calembours alambiqués la déconcertent,

  6. Et je trafique le lexique en pure perte.


  7. Elle se méfie des vers à pied, beaucoup trop fins

  8. Qu’on croit saisir mais qui toujours tombent des mains

  9. Elle n’aime pas compter pour rien, et ça l’agace

  10. De vérifier que chaque pied est à sa place.


  11. Pour la garder il faut renoncer à la rime,

  12. Quand la métrique est aussi nulle, on la supprime,

  13. Cachez vos paires d’hémistiches, alexandrins,

  14. Ce coup classique ne prend plus dans mes quatrains.


  15. J’ai entrepris de lui servir quelques vers libres

  16. Mal inspirés, tous en parfait déséquilibre

  17. Aucun effet d’ivresse ni de griserie

  18. Je crois bien qu’elle ne goûte plus la poésie.


  19. C'était écrit voici le tout dernier poème

  20. Il faut savoir se séparer de ce qu’on aime


  21. Déjà ma plume entame sa métamorphose

  22. Je vais tenter de lui faire voir la vie en prose.


  23. AB

  24. * rien à voir avec Robert Desnos, ce texte est un jeu de langage à ne pas prendre au sérieux

J’ai passé l’âge de raison

J’aurais voulu être un vieux sage
à barbe blanche et gros bidon  
je me suis trompé d'aiguillage

j’ai passé l’âge de raison

J’ai pris une voie de garage
où s’arrêtent les émotions
je n’en tire aucun avantage

j’ai passé l’âge de raison

Je me souviens du Moyen âge
résilience et modération
étaient mes deux valeurs d’usage

j’ai passé l’âge de raison

Vous étiez mon seul paysage
moi votre ligne d’horizon
j’ai voulu forcer le passage

j’ai passé l’âge de raison


Dans l’écorce comme un tatouage
nous avions gravé nos prénoms
l’hiver a effacé l’image

j’ai passé l’âge de raison

On avait mis l’amour en cage
le bel oiseau de la passion
s’est éteint à la fleur de l’âge

j’ai passé l’âge de raison

Le temps a fait bien du ravage
dans ma cervelle de chiffon
je multiplie les dérapages

J’ai passé l’âge de raison


Si vous avez tourné la page
je joue toujours la partition
en attendant le grand naufrage
  
J’ai passé l’âge, j’ai passé l’âge
j’ai passé l’âge de raison

© AB

”La courbe de tes yeux

fait le tour de mon cœur”

Paul Éluard (Capitale de la douleur)


La courbe de tes yeux (chanson)


1. La courbe de tes yeux
c’est le chemin de ronde
où j’avance pieds nus

c’est ma ligne de vie
pour affronter le monde
cette terre inconnue


2. La courbe de tes yeux

c’est l’équation secrète

sur l’infini ouvert

la singularité

initiale peut-être

de mon seul univers


3. La courbe de tes yeux

dessine dans l’espace

une autre dimension

toute réalité

s’y consume et s’y glace

à perdre la raison


4. La courbe de tes yeux

je l’ai tant parcourue

des yeux comme du cœur

j’ai la douce illusion

d’en avoir retenu

une idée du bonheur


5. La courbe de tes yeux

j’aurais aimé lui dire

si j’avais eu les mots


ces lignes qu’à présent

je parviens à écrire

mais qui n’ont pas d’écho


6. La courbe de tes yeux

je l’ai un jour perdue 

au jeu du tout ou rien


et puis j’ai abordé

dans le temps suspendu

un horizon plus loin


7. La courbe de tes yeux

c’est la bulle où se cache

l’enfant que j’ai été

et qui cherche aujourd’hui

aux formes des nuages

cet ovale parfait

© AB

BROUILLONS de TEXTES
ils ont été supprimés, très modifiés  et augmentés depuis

leur création entre 2010 et 2015

AB


LES AUTRES TEXTES ONT ÉTÉ SUPPRIMÉS PAR L’AUTEUR

Collégiale de Mantes-la-Jolie
photo AB